Intégrer une petite puce de 130 € dans le moteur de votre vélo électrique pour contourner la limite de vitesse de son assistance est une bonne idée ? Peut-être pas…
- Pourquoi vouloir une assistance électrique au-delà de 25 km/h ?
- Comment dépasser les limites de vitesse des vélos électriques avec un vélo non immatriculé ?
- Caractéristiques des dispositifs de déverrouillage rapide
- Avis clients sur les kits de déverrouillage rapide pour vélos électriques
- Inconvénients de la modification du moteur de votre vélo électrique
- Problèmes juridiques
- Moins d’exercice physique
- Restrictions à la revente
En Europe, les vélos électriques non homologués (standard) ne sont pas autorisés à fournir une assistance motorisée au-delà de 25 km/h. Aux États-Unis, cette limite est fixée à 32 km/h.
Dans l’Union Européenne, pour un vélo électrique pouvant atteindre 45 km/h, il faut acheter un S-pedelec, ou Speed Pedelec, qui nécessite une immatriculation, l’obtention de plaques d’immatriculation et la souscription d’une assurance. Ce type de vélo électrique ne semble pas très attractif, puisqu’il ne représente que 3 % du marché européen. Son prix n’étant en moyenne que 20 % supérieur à celui des vélos électriques non homologués comparables, on peut supposer que le public n’est pas très intéressé par une assistance à la conduite dépassant 25 km/h.
Pourquoi souhaiter une assistance électrique au-delà de 25 km/h ?
Lorsque l’assistance moteur s’arrête à 25 km/h, vous remarquez soudainement que votre VAE pèse au moins 5 kg de plus qu’un vélo standard comparable. Si vous roulez à vélo en ville, dépasser 25 km/h peut être difficile, voire dangereux. Néanmoins, si vous vous déplacez souvent sur des routes de campagne ou des chemins périurbains, voire sur certaines pistes cyclables, des vitesses plus élevées peuvent vous faire gagner un temps considérable. C’est pourquoi certains cyclistes souhaitent contourner la limitation de vitesse européenne.
Rouler à au moins 30 km/h peut être plus sûr
Une assistance jusqu’à 32 km/h serait certainement plus sûre pour les cyclistes dans les zones à 30 km/h qui existent dans de plus en plus de villes de l’UE. Cela éviterait ce qui se passe actuellement : les automobilistes tentent par tous les moyens de dépasser les cyclistes roulant à 25 km/h !
Comment contourner les limitations de vitesse de l’assistance des vélos électriques
Certaines entreprises ont réussi à détourner les logiciels des moteurs de vélos électriques les plus courants grâce à un petit dispositif intégré au moteur. Que ce soit pour Bosch, Yamaha, Giant, Shimano, Brose, Impulse, Bafang ou autre, pour environ 125 € (Wiesel) ou 189 € (Speedbox), selon les taxes de chaque pays de l’UE, vous pouvez acheter ces puces plastifiées qui se connectent à votre moteur via quelques câbles.
Caractéristiques des dispositifs de déblocage rapide
Le plus courant est le Speedbox, facile à installer, qui permet de régler la vitesse souhaitée pour limiter l’assistance moteur. Il peut même être désactivé en mode large, rétablissant ainsi la limite de vitesse de 25 km/h. Wiesel est une autre marque populaire.
Avis clients sur les kits de déblocage rapide pour vélos électriques
Ils sont plutôt positifs. Sur Amazon.fr, 6 % des clients lui ont attribué la note maximale de cinq étoiles, 13 % quatre étoiles, 4 %, 2 % et 6 % trois, deux et une étoiles respectivement. Cependant, les avis étant généralement publiés peu de temps après l’achat, la durabilité est rarement prise en compte. Les moteurs et les batteries conçus pour une vitesse ne dépassant pas 25 km/h résisteront-ils à une assistance au pédalage prolongée ? Quelles seront leurs performances à long terme ? L’avis le plus positif sur Amazon.fr à ce jour, pseudo iRalph :
« Je possède un VAE récent équipé d’un moteur Bosch Performance Line CX (85 Nm de couple). (…) Compte tenu de la puissance du moteur, me limiter à 25 km/h était très frustrant, sachant que ma vitesse se situait généralement entre 30 et 35 km/h sur le plat.
Je roule maintenant sans effort jusqu’à 40 km/h, l’assistance est très perceptible et efficace. Pour rouler à 45, 50, voire 55 km/h, il faut encore appuyer fort sur les pédales, mais c’est toujours beaucoup moins douloureux que sans assistance (…).»
Mieux acheter un S-Pedelec, avec assistance jusqu’à 45 Km/h ?
Comme celui dans l’image ci-dessous.
Inconvénients de la modification du moteur de son VAE par de tels dispositifs
Problèmes techniques
Leur service après-vente est décrit par certains avis comme insuffisant, certains affirmant même avoir reçu un kit avec des câbles arrachés. Certains kits ne fonctionnaient pas, provoquant une erreur 504 ou arrêtant purement et simplement l’assistance électrique. D’autres ont été détectés par les moteurs Bosch, ce qui les a immédiatement arrêtés.
Usure prématurée des composants de votre VAE
Vous vous demandez peut-être pourquoi les pneus, roues, amortisseurs, chaînes, plateaux, cadres, éclairages et même rétroviseurs des VAE précisent qu’ils sont conçus spécialement pour les VAE à assistance au-delà de 25 km/h, ou VAE rapides. En effet, les fabricants de VAE s’efforcent de produire les composants les plus résistants et les plus légers possible. Par conséquent, tout vélo électrique conçu pour dépasser rarement 25 km/h n’est probablement pas assez robuste pour supporter les vitesses élevées constamment atteintes en pédalant avec assistance à plus de 25 km/h.
Surchauffe et usure prématurée du moteur et de la batterie
Dès que vous dépassez 25 km/h, le moteur et la batterie de votre vélo électrique cessent de fonctionner. Cela leur permet de refroidir, prolongeant ainsi leur durée de vie, notamment par temps chaud. Le moteur, les roulements et autres pièces conçus pour ne pas dépasser 25 km/h pourraient s’user plus rapidement, bien que la plupart des moteurs et vélos électriques soient conçus pour rouler à 32 km/h, la limite d’assistance légale sur le marché américain. Sans parler des logiciels qui bloquent ou entravent le fonctionnement de votre moteur (comme ceux de Bosch) dès qu’ils détectent un dispositif de réglage illégal.
Oubliez les garanties des VAE
Si le système de votre VAE présente des défauts nécessitant la prise en charge des frais de réparation par la garantie, le logiciel OEM détectera probablement que vous avez installé un kit illégal de déverrouillage de limite. Vous devrez alors prendre en charge les frais de réparation, qui seraient autrement remboursés.
Problèmes juridiques
Les policiers soient peu susceptibles de vous arrêter pour cause de vitesse excessive, et il est difficile de déterminer si une vitesse élevée est due à la force musculaire ou à une assistance illégale. Une assistance électrique dépassant les limites de vitesse légales pour les VAE peut entraîner de graves problèmes. Imaginez que vous heurtiez et énerviez un piéton. Comme vous serez probablement accusé de vitesse excessive, il pourrait vous poursuivre en justice. Un examen technique de votre VAE sera demandé par un juge ou son assureur, s’il en a un. Même si vous démontez votre kit illégal, la plupart des moteurs de vélos électriques enregistrent vos performances, c’est-à-dire votre vitesse moyenne, votre vitesse de pointe, etc. En effet, par exemple avec les systèmes Bosch, si vous remplacez votre écran, le nouveau affichera à nouveau les mêmes données, car elles sont stockées par le moteur. Il est donc facile pour un expert en infractions de détecter l’utilisation illégale de kits de déblocage des limitations de vitesse.
Moins d’exercice physique
Il va sans dire que le déblocage de la limitation de vitesse assistée vous incitera à compter davantage sur votre moteur que sur vos muscles. Votre vélo électrique ne serait plus l’allié pour vous maintenir en forme, devenant une sorte de scooter électrique.
Obstacles à la revente
Il est difficile de convaincre un acheteur d’occasion qu’un tel kit n’a ni endommagé ni usé votre vélo électrique. Même si vous l’avez déjà démonté, tout acheteur averti vérifiera vos données de conduite sur l’écran et découvrira que votre vitesse moyenne « sent » un kit illégal. Vous devrez alors réduire le prix prévu.
Pourquoi les fabricants de vélos électriques militent pour le maintien de la limite à 25km/h
Simplement, parce que sinon ils craignent que les États européens ne puissent exclure les vélos électriques des pistes cyclables et des parcs.
Images : Wiesel, Speedbox, Opium, Flyer.