En matière de vélos électriques et classiques, il est étrange d’affirmer la supériorité de l’un sur l’autre. Un test sur l’effort physique requis par chacun, exprimé en watts, montre que chacun est plus adapté à un usage et à un cycliste particuliers.
Vélos électriques et classiques sont complémentaires, non opposés
De nos jours, le débat semble permanent sur la supériorité de l’ancien ou du nouveau. Cela s’applique particulièrement aux moyens de transport (comme les voitures thermiques ou électriques). Et les amateurs de vélo ne font pas exception : la question du choix entre un vélo classique et un vélo électrique se pose à eux, car le marché des vélos électriques augmente et la demande pour les vélos plus conventionnels diminue progressivement. En particulier dans les pays où le vélo est répandu, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, les vélos électriques ont conquis plus de 50 % du marché. Bien que de nombreux vélos électriques soient principalement utilisés pour les loisirs, ils s’imposent de plus en plus comme une alternative économique et écologique à la voiture, notamment pour les trajets domicile-travail et les courses. En cas de circulation dense, ils sont même plus rapides qu’une voiture.
Deux camps se forment désormais : les fervents adeptes du vélo non électrique, convaincus d’avoir les jambes plus solides et refusant d’alourdir inutilement leurs vélos, et les avant-gardistes qui y voient une version améliorée d’un moyen de transport très pratique. Débattre de la meilleure option revient à passer à côté de l’essentiel.
Un vélo pour chaque usage
Pour faire simple, le vélo électrique est plus souvent le substitut à la voiture d’une personne soucieuse de sa santé, de son économie et de l’environnement que l’outil de fitness d’un sportif paresseux. Si vos jambes sont suffisamment solides et que vous ne roulez que sur de courtes distances, ou pour le sport, un vélo classique est généralement préférable.
Si vous utilisez un vélo pour transporter des charges, parcourir des distances moyennes ou longues, ou vous rendre au travail quotidiennement, un vélo électrique est un choix judicieux. De plus, plus vous êtes âgé, plus vous pouvez bénéficier de l’assistance électrique. Cela pourrait encourager les personnes âgées, en surpoids et peu actives, qui n’utiliseraient pas de vélo autrement, à passer au deux-roues. Cela les incite à continuer à faire du vélo malgré leurs limitations physiques et ainsi à maintenir leur activité physique et leur forme physique. Il n’est pas surprenant que les connaisseurs de vélos classiques et électriques les aient testés, et nous pouvons désormais mieux évaluer leurs avantages.
Les tests
Les premiers tests ont été réalisés à Triangolo Lariano, en Lombardie, Italie, à une vitesse constante de 25 km/h (15 mph) sur 10 kilomètres, comparant le Dynatek Gravel tout carbone (11,5 kg) au Canyon Grilz:ON (18,5 kg, image d’en-tête) équipé d’un moteur Bosch Performance Line CX. Les deux vélos ont été testés par temps calme, sur une piste peu fréquentée, tout en calculant la puissance en watts nécessaire et le nombre de battements cardiaques par minute émis par le cycliste.
Watts requis pour le pédalage, vélo classique contre vélo électrique
Le vélo classique Dynatek Gravel, sur le terrain plat d’essai de 10 kilomètres, a nécessité en moyenne 114 watts pour le pédalage, soit 97 battements cardiaques par minute. Cette fiche synthétise la puissance en watts requise pour pédaler avec le vélo électrique selon ses différents modes d’assistance (BC = battements cardiaques) :
Mode | éco | tour | VTT | turbo | Moteur éteint 25 km/h | Moteur éteint 30 km/h |
Terrain plat | 152w/
104 BC |
89W/
86 BC |
77W/
80 BC |
44W/
77 BC |
161W/
114 BC |
211W/
125 BC |
Le test a été réalisé sur une route de campagne. L’utilisation urbaine exigeant des arrêts et redémarrages fréquents creuserait l’écart en faveur du vélo électrique, en termes de consommation de watts pour le pédalage. Des chercheurs confirment les bienfaits du vélo électrique pour la santé.
Avec le moteur électrique éteint, c’est pénible
Le premier test a été réalisé avec le moteur électrique éteint, et donc sans les modes d’assistance du Canyon Grizl:ON (Eco, Tour, Sprint et Turbo). Il a donné un résultat évident en faveur du vélo biologique. Le Dynatek Gravel traditionnel, avec sa conception sophistiquée et robuste, s’est avéré fiable, tandis que le Canyon Grizl:ON n’offre pas grand-chose, si ce n’est un poids supplémentaire dû à la batterie, au moteur et à la résistance du moteur. Ou ce serait le cas, sauf si vous appuyez sur le bouton ON.
Avec l’assistance moteur du vélo électrique
Le deuxième test a révélé une moyenne de 106 W pour pédaler avec le vélo électrique Canyon, contre 139 W avec le Dynatek. La consommation calorique est de 678 W contre 964. La vitesse finale est plus élevée avec le vélo électrique, et la fréquence cardiaque est à la fois plus élevée pour le classique et plus basse pour l’éléctrique. Sergio Borroni (médecin, cycliste aventurier, vlogueur et responsable du test) a constaté que le vélo électrique maintenait plus facilement une vitesse moyenne de 25 km/h, ne nécessitant que 106 watts. La course n’a pas trop sollicité sa fréquence cardiaque (95 pulsations par minute), comparativement au Dynatek Gravel, qui a atteint une vitesse moyenne de 23 km/h, nécessitant 139 watts et 119 pulsations par minute. Borroni a brûlé 678 calories avec le vélo électrique, contre 964 avec un vélo traditionnel (ce qui pourrait être un avantage pour ceux qui cherchent à perdre du poids). Il affirme que sa vitesse était pratiquement le double de celle des cyclistes qu’il a surpassés, et de celle du vélo classique. Le vélo classique Dynatek Gravel, sur le parcours plat d’essai de 10 kilomètres, a nécessité en moyenne 114 watts de pédalage, soit 97 battements cardiaques par minute.
Test en montée, les watts du moteur pèsent davantage
Il convient également de noter que pour la montée, un parcours de 44 km avec un dénivelé positif de 430 m, Borroni n’a eu besoin que de 172 W pour le vélo électrique, contre 223 W pour le vélo traditionnel. Ses pulsations cardiaques étaient respectivement de 112 et 140. Quant au temps total, il a réussi à boucler le parcours avec 9 minutes d’avance sur le vélo classique et avec beaucoup moins d’effort.
L’écart est encore plus grand si l’on considère la puissance pure
Concernant la puissance transmise à la roue par les vélos électriques, leur avantage est encore plus flagrant. Par exemple, pour son très populaire moteur Bosch Performance Line CX Gen5, Bosch annonce une puissance de pointe de 750 watts et une assistance de 400 %. Cela revient à multiplier par 4 la puissance de pédalage, ce qui permet de fournir à la roue entre cinq et sept fois la puissance de pédalage d’un cycliste normal. Ce qui implique que plus un cycliste est âgé et plus les montées sont raides, plus il est susceptible d’abandonner son vélo classique au profit d’un vélo électrique.
A vous de choisir !
En fin de compte, le choix vous appartient. Bien sûr, le fait qu’un vélo classique demande plus d’efforts qu’un vélo électrique ne signifie pas nécessairement que vous deviez opter pour l’un ou l’autre. Le calcul est simple, mais au final, tout dépend de vos préférences et de l’utilisation que vous comptez faire de votre vélo.
Si vous êtes adepte du vélo sans effort ou si vous n’avez pas les moyens d’acheter un vélo électrique, optez pour un modèle classique. Si vous recherchez un moyen de transport efficace pour vous maintenir en forme sans vous fatiguer, ou si vous souhaitez vous lancer dans une pratique plus intensive du vélo, mais que vous ne savez pas par où commencer, le vélo électrique est la solution idéale.
Images: www.bikeitalia.it, Dynatec, Canyon